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511
: le concile d'ORLEANS
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Roi
des Francs, Clovis était
aussi roi des évêques ( si l'on peut
dire ) et la convocation du concile d'Orléans
en 511 montre qu'il se considérait comme
le chef de l'église. Il avait largement bénéficié de
l'appui des prélats tout au long de son règne
et en contrepartie il les couvrait de sa protection
et les aidait à christianiser les païens et
les hérétiques, à embellir les églises
et à en bâtir de nouvelles. Il les consultait
fréquemment et tenait le plus grand compte
de leurs avis. La nécessité se faisait
sentir de rétablir les évêchés
aquitains, de résorber au plus vite l'hérésie
arienne, mais aussi de mettre fin à certains
abus suscités par les bouleversements des
dernières
décennies, tel fut l'objet du concile d'Orléans.
Clovis réuni donc un concile national des
Gaules. Cela est normal et remonte maintenant à une
habitude prise dés le 1er août 314 au
concile d'Arles réuni selon la volonté de
Constantin, suivirent en 384 ou 385 à Bordeaux,
celui de l'empereur Maxime, puis le 10 septembre
506 à Agde
celui d'Alaric II ( roi des Wisigoths ). Le choix
d'Orléans était
significatif, cette ville étant à mi-chemin
de l'Aquitaine et de la France Septentrionale. Les
pères
conciliaires siégèrent à l'
église Sainte Croix et soumirent 31 canons à l'approbation
de Clovis (sûrement 31 réponses
aux questions qu'il avait posé). |
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Néanmoins son
ordre n'a pas été complètement
observé, car tous les évêques du
royaume ne sont point présents. En effets, les
canons promulgués sont suivis des noms des évêques
qui apposèrent leur signum au bas des manuscrits.
Ils sont 32, or ils auraient dû être 71,
et sur 10 métropolitains ils
ne sont que 5 :
Licinius de Tours |
Nicetius d'Auch |
Gildaredus de Rouen |
Cyprianus de Bordeaux |
Tetradius de Bourges |
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Parmi
les absents il y avait les évêques armoricains
et Pyrénéens,
probablement par insuffisance de christianisation ou
par incomplète libération des wisigoths.
Les sièges de Tongres et de Mayence étaient
vacants depuis les invasions de 406, et la région
restait contrôlée par les Francs Rhénans,
ce qui explique aussi, sans doute l'absence de Risticus
de Trèves. En revanche il, est incompréhensible
que Léon, métropolitain de la quatrième
Lugdunaise, et Remi métropolitain de la Seconde
Belgique, ne soient point venus alors que nous sommes
certain qu'ils étaient en vie l'un et l'autre. |
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Quelques
canons du Concile |
 Une
partie des canons répondait à des interrogations
politiques. Les problèmes du droit d' asile et des
mariages incestueux, abordés dans le code Théodosien,
avaient pris une acuité nouvelle de par la présence
des Francs. Le concile s'attacha à protéger de
la mort et de la mutilation, les homicides, adultères,
ravisseurs de jeunes filles et esclaves fugitifs, catégories
particulièrement exposées au droit de vengeance
privée des lois barbares. Le concile menaça d'
excommunication et de la colère divine les poursuivants.
Une
autre partie des canons était relatif à la discipline
ecclésiastique, d'affirmer l'identité et le
recrutement du clergé. Elle intéressait dans une
certaine mesure les autorités civiles, car c'était
en effet un moyen de se soustraire aux obligations qui incombaient
normalement aux hommes libres, comme le service militaire ou
les impôts. L'assemblée afin de concilier les intérêts,
décida que désormais les candidatures devaient être
approuvées par le roi ou par le compte qui représentait
celui ci. Il excepta toutefois les fils, petit-fils et arrière-petits-fils
de prêtres.
Relativement aux ariens, ils manifestèrent la plus grande
modération,
afin d'accélérer les conversions au catholicisme. Il en fut
de même pour les prêtres hérétiques et de leur
insertion dans la hiérarchie. On comprends bien qu'il s'agissait
d' effacer le plus vite possible les dernières traces de l'hérésie.
Le
concile eut aussi à traiter du mariage des prêtres.
Il défendait aux membres du clergé, quel que fut
leur rang d'admettre dans leur demeure d'autres femmes que
leurs proches parentes. Les prêtres mariés devaient
rompre leur union, du moins de s'abstenir de relations charnelles
avec leur épouse, laquelle pouvait cependant cohabiter
avec eux.
Le
concile d'Orléans dégageait une certaine conception
du clergé. L'évêque nommé par le
roi, voyait son autorité renforcée sur tout le
clergé.
Il avait pour rôle, avec ses clercs, de limiter la violence
dans la société. On voit qu'il s'agissait d'
une véritable restructuration religieuse. L'église
enfin triomphante ancrai sa puissance à l'ombre du roi
chrétien. Dans le même temps Clovis s'employait
à organiser la vie civile et faisait rédiger la
loi salique, en l'actualisant.
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